Les espaces autour des gares du SCoTAM et leurs enjeux stratégiques
À l’échelle de l’ensemble des gares du SCoT de la métropole messine, une étude AGURAM démarrée en 2016 permet de sensibiliser aux enjeux d’un urbanisme ferroviaire. Le sujet est désormais bien porté autour des gares TER, qui présentent le plus d’enjeux. Une démarche qui a donc réussit à faire bouger les lignes autour des points d’arrêt stratégiques, à (re)découvrir…
Le SCoTAM regroupe 412 000 habitants sur 7 intercommunalités polarisées par Metz Métropole, mais aussi par le Luxembourg.
Dans un contexte de saturation des infrastructures routières et de cadencement de l’offre TER, le diagnostic du SCoT (2014) a mis en avant l’intérêt stratégique que représentent les espaces situés à proximité des points d’arrêt TER en matière de mobilité et d’aménagement. Leur valorisation souffre toutefois de contraintes fortes (coupures urbaines, accessibilité, friches, maîtrise foncière, etc.) et fait l’objet d’un jeu d’acteurs multiples et complexes.
En réponse aux objectifs de son Plan d’aménagement et de développement durable (PADD), le SCoT de 2014 visait :
• la mise à profit du potentiel foncier disponible autour des gares et des pôles d’appui des transports collectifs pour favoriser le développement de l’habitat et de nouveaux services ;
• l’organisation de l’intermodalité au niveau des gares.
Afin que les élus s’approprient ces cibles et puissent les transcrire dans leurs PLU, le SCoT de l’agglomération de Metz a souhaité, en 2016, que l’AGURAM initie une démarche d’étude qui combine politique foncière, densification, programmation d’équipements et mobilités.
Les principaux objectifs en étaient un apport de connaissance et la définition des recommandations en matière d’urbanisme et d’intermodalité, à approfondir et à traduire en matière de planification ou d’aménagement.
Il importait d’être cohérent avec les enjeux dont les points d’arrêt étaient porteurs du fait de l’offre proposée.
Les 14 gares du SCoT1 hors Metz-Ville devaient être traitées indépendamment les unes des autres, tout en explorant les complémentarités et concurrences.
Après un galop d’essai sur deux points d’arrêt, un séminaire a été coorganisé par le SCoTAM et l’Agence d’urbanisme, à Maizières-lès-Metz, avec la Région Grand Est, l’Établissement public foncier de Lorraine (EPFL, actuel EPFGE) et deux communes porteuses de projets urbains sur leur quartier-gare, avec des enjeux de mobilité en ligne de mire. Ce séminaire a permis de démontrer l’intérêt de la démarche, et de préciser le rôle de chacun dans un projet de valorisation – aussi de mobiliser les communes concernées par les points d’arrêt dont l’analyse restait à venir.
Pour chaque site, le travail a été présenté en commune, où un débat a offert l’opportunité de le confronter à la vision ou aux projets communaux. À Metz Métropole, où la démarche a été présentée à la commission mobilités, la récente révision du PDU et l’élaboration du PLUi métropolitain engagée en 2019 sont l’occasion de porter une attention particulière sur 4 points d’arrêt TER urbains.
Fort d’une démarche qui réussit à faire bouger les lignes autour des points d’arrêt stratégiques, le SCoTAM a conservé les deux cibles traitées lors de la révision de 2017-2019.
Pour autant, la démarche a présenté deux limites principales :
• le SCoT abordant tous les territoires sur un pied d’égalité, le travail n’a pas pu se concentrer sur les sites à enjeux, dont le nombre est limité, et ainsi être approfondi ;
• la mise en œuvre des recommandations n’est pas directive, chaque commune ou intercommunalité restant libre de s’en emparer ou non.
Si tous les PLU n’ont pu être mis en compatibilité, des réflexions et des programmes s’engagent en vue de densifier les abords des gares. L’étude a aussi conforté l’engagement – antérieur à la loi d’orientation des mobilités – de démarches de prise de la compétence mobilité, en partie justifiées par les difficultés d’accès aux gares les plus fréquentées.
L’exemplarité locale pourra constituer un levier dans le cadre de la mise en œuvre du SCoT II, dont l’approbation est prévue début 2021.
Chaque gare fait l’objet d’un fascicule. Une synthèse générale a en outre été produite, ainsi qu’une fiche de synthèse par site étudié. Enfin, une publication ad hoc regroupe les haltes de Metz Métropole. Replongez dans ces productions de votre agence d’urbanisme. Bonne lecture !
1. L’évolution du périmètre arrêtée en juillet 2017 a intégré Onville, 15e point d’arrêt très secondaire qui n’a pu être traité
Un article signé par Fabien Soria, chef de projet mobilités – stratégies métropolitaines à l’AGURAM, pour le Dossier Fnau n°48 / Planifier les mobilités : nouveaux défis, nouveaux outils
Mots clés : espaces gares, Fnau, gare, gares, SCoTAM